« Res publica » – du latin « la République ». La chose publique est aujourd’hui ce qui structure nos sociétés quelles qu’elles soient. Sur 197 pays, en 2020, 151 sont des républiques, c’est-à-dire, au sens strict, des États non monarchiques. Le monde contemporain tourne autour de ce système politique représentant, d’une manière générale, le populus – le peuple. Le XIXe siècle, en France, met en lumière cette opposition entre monarchie et république, tiraillée que la France fût entre un désir très conservateur, témoignant une volonté de stabilité politique et une nécessité d’adopter un régime constitutionnel garant du peuple, attestant ce dessein de moderniser la pratique politique. Ce passage de la monarchie à la république bouleverse le continent européen tout entier. La proclamation officielle de la Première république le 22 septembre 1792 entraîne la France dans une guerre aussi idéologique que politique contre le reste de l’Europe. Il ne saurait être question que les élans révolutionnaires français ne sonnent le glas des monarchies européennes, bien en place. La Révolution française porte en effet, des conséquences sur tout le continent européen ; pour tous ces Européens partisans de la liberté, la France est la voie de la raison des Lumières.
La Révolution française, longue de dix ans, est un ensemble d’évènements mettant un terme à l’Ancien Régime ainsi qu’à la période des Temps modernes. Cette période, de forte instabilité politique, est marquée par la naissance du régime républicain des Montagnards d’abord puis des Cinq directeurs ensuite. D’un point de vue strictement institutionnel donc, les débuts du régime républicain ne sont en rien comparables avec la Ve Constitution de 1958. Progressivement, la république des révolutionnaires se transforme en la république démocratique que nous connaissons aujourd’hui. Le XIXe siècle d’abord puis le début du XXe siècle apparaissent comme le long chemin démocratique que la France a parcouru, semé de crises politiques et législatives. Républiques, Consulat, Premier empire, monarchie constitutionnelle, Second empire, Gouvernement provisoire … nous avons une France qui a tout connu. Pourtant, du haut de ses 1300 années d’un régime féodal puis strictement de droit divin (Ancien régime), nous vivons en démocratie. La IIIe République a su confirmer l’héritage révolutionnaire en le conjuguant à l’idéal démocratique. Ainsi, les années 1792-1870 apparaissent comme une longue période de transition et d’acceptation de l’héritage de la Révolution française. L’historien américain Robert Paxton considère même que la Révolution française marque le début de l’histoire de France, mettant fin à l’Ancien régime du « Royaume de France », permettant l’uniformisation de la langue française sur le territoire national, en autres choses. Notre régime actuel serait la suite logique des évènements de la grande Révolution, comme si l’histoire de France débutait non pas avec « le premier roi des Francs » Clovis, mais avec la chute de l’Ancien régime.
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