En 1798 alors qu’il marche sur le Caire, le général Bonaparte s’adresse en ces mots à la population de la ville «Tous les hommes sont égaux devant Dieu : la sagesse, les talents et les vertus mettent seuls la différence entre eux. » Opposant la qualité de l’individu à la qualité héréditaire, cette proclamation empreinte de l’esprit des lumières et des fondements des droits de l’homme est révélatrice de la conviction profonde dont s’arme déjà le jeune général. Issu d’une notabilité corse aux marges de la noblesse, Bonaparte est l’exemple du triomphe de la qualité personnelle. Très tôt le jeune officier d’artillerie méprise la distinction par le sang – ses écris à Brienne nous le prouvent. En 1808, alors empereur d’un territoire immense qui compte 122 départements, de nombreux pays alliés, ayant soumis les principales puissances adverses, il n’hésite pas à distinguer les hommes en empruntant les codes de son ennemi d’hier, l’Ancien régime. Car la noblesse par définition a toujours bénéficié de certains privilèges. Second ordre – à l’origine ceux qui combattent – cette classe s’est étoffée au fil des siècles pour rassembler un groupe hétéroclite d’hommes d’État, militaires, diplomates et magistrats – notamment via la savonnette à vilains, le syèstme de vénalité des charges- qui partagent tous un point commun, être largement bénéficiaires du système politique mis en place par la monarchie capétienne.
« Tous les hommes sont égaux devant Dieu :la sagesse, les talents et les vertus mettent seuls la différence entre eux. »
Soutenez les auteurs et abonnez-vous au contenu
Il s'agit d'un contenu premium. Abonnez-vous pour lire l'article en entier.