Le dimanche 17 mai 2020, le président français Emmanuel Macron a commémoré le 80e anniversaire de la bataille de Montcornet, marquant le coup d’envoi officiel des célébrations de « l’année De Gaulle ». Cette année 2020 est effectivement l’occasion de célébrer « l’esprit de Résistance, l’esprit de la République et l’esprit de la Nation » incarnés par le Général, en trois étapes succinctes : du 130ème anniversaire de sa naissance, au 50e anniversaire de sa disparition. Indéniablement, la mémoire gaullienne se forge sur les actions entreprises par Charles De Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale (1939 – 1945) et au sortir de la guerre, désireux est-il de rétablir la puissance française. Mais la sortie de guerre marque un tournant opérant et structurel pour l’Europe. Trop souvent, nous oublions d’évoquer le rôle que le Général De Gaulle a joué dans la relance communautaire de la construction européenne des années 1950.
Depuis les lendemains de la Seconde Guerre mondiale (1939 – 1945) que l’on peut entendre comme un véritable second souffle à l’égard de l’idée d’Europe, la construction effective européenne, depuis ses premières concrétisations politiques que la C.E.C.A – issue du traité de Paris de 1951 – incarne, semble prôner une finalité de « Fédération européenne », pour reprendre le qualificatif que Robert SCHUMANN emploie dans son discours de l’Horloge du 9 mai 1950. Pour autant, l’échec de la C.E.D démontre une volonté de conserver une souveraineté sur des questions stratégiques – à l’instar de l’armée – que les États européens portent. Les années 1950 mettent ainsi indéniablement en exergue, une confrontation idéologique entre les deux voies de l’européisme : le fédéralisme et le souverainisme, tiraillées sont-elles entre un désir d’édifier une Europe supranationale par la création d’une autorité supérieure aux États et une volonté de conserver une souveraineté nationale par la mise en place d’une coopération intergouvernementale, ce dont témoigne la construction européenne à l’époque gaullienne. C’est aussi cela la construction européenne, une concrétisation institutionnelle de l’idée d’Europe certes, mais une confrontation doctrinale quant au virage que doit porter un regroupement voire assemblage d’États. Cette dernière voie – souverainiste – est expressément celle qu’entend prôner le Général DE GAULLE aux lendemains de la guerre d’anéantissement à l’égard de la construction européenne.
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